Dans l’est de la RDC, les déplacés sont des populations multi-traumatisées
Aux portes de Goma, la capitale régionale de l'est en conflit, les camps de déplacés débordent. Les agences humanitaires leur apportent nourriture et premier soin physique mais aussi mental. La plupart de ceux qui arrivent souffrent déjà de traumatisme. Reportage dans un camp, à Kanyaruchinya.
Sous une bâche en plastique qui ressemble aux habitations des déplacés, une dizaine d’hommes chantent et dansent en cercle. Tous viennent de Rutshuru, un territoire en grande partie conquis et contrôlé par le groupe armé M23. Parmi eux, un éleveur de Kibumba. « J'avais douze cochons, je les ai tous perdus. C'est pour cela que je suis venu... mal à l'aise. Je me sentais très mal. Mes cochons, mes champs, ma maison... On a trop perdu », raconte-t-il, pudiquement. « Je mettais souvent les mains sur la tête. Mais maintenant, j'ai changé. On va recommencer ! »