L’histoire extraordinaire d’Harry, esclave de George Washington

Peinture murale représentant George Washington avec un esclave sur le site du futur Capitole, à Washington. © Rod Lamkey/CNP/NEWSCOM/SIPA
Dans son dernier livre, l’économiste français Thierry Paulais retrace le parcours d’un esclave ayant vécu à la fin du XVIIIe siècle. Un destin extraordinaire, à l’heure de la guerre d’indépendance américaine et des premiers débats sur l’abolition de la traite.
« Harry Washington » est né dans les années 1740 en Afrique de l’Ouest, probablement dans la région de la rivière Gambie. On suppose qu’il a été capturé au début de la décennie 1760 pour être vendu comme esclave et envoyé en Amérique. On croit savoir qu’il a été embarqué sur un navire anglais qui l’aurait, peut-être, emmené directement à Alexandria, sur la rivière Potomac. Ce qui fait de « Harry » un « saltwater slave », c’est-à-dire un esclave transporté directement d’Afrique en Amérique, par opposition à ceux, très nombreux, que les négriers déposaient d’abord dans les « îles à sucre » des Caraïbes avant de les revendre à des propriétaires du continent.