Sexe, machisme et hypocrisie : rencontre avec Alia Mamdouh
Alia Mamdouh
À 78 ans, cette figure aussi majeure que transgressive de la littérature irakienne contemporaine voit son œuvre récompensée par l’Institut du monde arabe. Et son roman « Comme un désir qui ne veut pas mourir » traduit en français. Rencontre.
Comme un désir qui ne veut pas mourir (Al-Maḥboubāt) raconte l’étrange histoire de Sarmad, un Irakien en exil à Londres, qui découvre un beau jour que son sexe s’est ratatiné jusqu’à disparaître. Ancien communiste, trahi et cocufié par son propre frère, c’est aussi un gros bonhomme machiste, libidineux et vorace. À l’hilarité première du médecin qui constate la fâcheuse disparition succède un diagnostic bien plus amer sur les ravages d’une masculinité prédatrice, sur les idéologies qui s’effondrent et, plus largement, sur un pays malade de ses désirs de puissance. La métaphore est crue, mais ne surprendra pas les lecteurs familiers de l’autrice.