Peut-on encore sauver Saint-Louis du Sénégal ?

L’ancienne capitale du pays, pourtant inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2000, se dégrade d’année en année. Un patrimoine d’autant plus difficile à sauvegarder qu’il peut être bien encombrant. Reportage.
Du vieux bâtiment dont la construction remonte au XIXe siècle il ne subsiste que quelques pans de mur menaçant de s’écrouler. Aux pieds de l’édifice en pierre, ou plutôt de ce qu’il en reste, les gravats se mêlent aux tas d’ordures qui débordent sur la rue. À l’angle de la rue Blanchot et du quai Roume, à deux pas des rives paisibles du fleuve Sénégal, Aly Sine, directeur du patrimoine à la mairie de Saint-Louis, lève le doigt pour désigner la tour qui se dresse encore. La légende raconte qu’elle appartenait à une chapelle du XVIIIe. La maison, ancien entrepôt de la compagnie française Maurel & Prom, est restée connue sous le nom de « chapelle oubliée ». Répertorié comme un lieu « de grande valeur architecturale », le bâtiment semble sur le point de s’écrouler. Aly Sine se veut pourtant rassurant : « Les lieux ont été sécurisés. Nous pourrions tout reconstruire en respectant les plans originaux », assure-t-il avec un enthousiasme qui paraît un peu forcé