Des députés verts et le docteur Mukwege demandent à l'UE de ne plus acheter de minerais au Rwanda
On les appelle « minerais de sang ». Le coltan, le tungstène, l'étain et l'or, matériaux extraits dans la région des Grands Lacs, servent notamment à fabriquer des smartphones. Les minerais financent en partie les rebelles du M23, actifs dans l'Est de la République démocratique du Congo (RDC). Des députés écologistes européens tentent de pousser l'Union européenne à cesser d'acheter ces composants au Rwanda, avec l'appui d'une voix importante : celle du prix Nobel de la paix, Denis Mukwege.
Il s'est exprimé à distance, mais le médecin congolais Denis Mukwege savait qu'il serait écouté, mardi 11 février, au Parlement européen de Strasbourg et en Europe. « Signer un accord sur les minerais stratégiques avec un pays qui utilise la violence pour les obtenir, pose une question morale et éthique auprès de l'Union européenne », estime le prix Nobel de la paix 2018.
Il y a un an tout juste, la Commission européenne signait un accord avec le gouvernement du Rwanda pour sécuriser son approvisionnement. Une façon de donner carte blanche au M23, dénonce David Maenda Kithoko, président de l'association Génération Lumière. « Est-ce que le fait d'avoir signé avec le Rwanda n'a pas finalement, quelque part, envoyer un signal positif de permissivité, de dire : "Vous pouvez le faire ?" », s'interroge-t-il.